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Santé

Examens de dépistage du cancer du sein : Auto-examens, tests de dépistage, mammographie et autres

Le dépistage du cancer du sein joue un rôle crucial dans le traitement des nombreux aspects de la maladie. Les examens visent à déterminer les risques génétiques, à détecter le cancer à un stade précoce, et à déterminer les caractéristiques et l’expansion éventuelle de la maladie. Ces examens permettent de guider les traitements et de surveiller leur efficacité. Ils servent également à détecter d’éventuelles recurrences à long terme parmi les personnes ayant survécu au cancer. Les différents examens et tests de dépistage utilisés pour le dépistage du cancer sont énumérés ci-dessous.

Auto-examen des seins

Les auto-examens des seins sont importants de manière à ce que les femmes puissent déceler plus facilement d’éventuels changements dans leurs seins d’un mois à l’autre. Il est toutefois important de souligner que la majorité des cancers du sein les plus précoces ne peuvent pas être détectés par un examen visuel et tactile superficiel.

Étapes de l’auto-examen

ÉTAPE 1: Positionnement. Il est généralement plus pratique que vous soyez allongée sur le dos plutôt que debout pour la partie palpation de l’examen.

ÉTAPE 2 : Préparation. Commencez par placer la main droite au-dessus de votre tête. Étendez-vous sur le dos et levez le bras pour disperser les tissus des seins dans toute la cage thoracique ; ceci assurera une finesse optimale.

ÉTAPE 3 : Mouvement. Avec les trois doigts du milieu de la main gauche, décrivez de petits mouvements circulaires concentriques. Palpez le sein de bas en haut de la cage thoracique à la clavicule, de l’aisselle au sternum.

ÉTAPE 4 : Pression. Modifiez la pression à chaque endroit pour examiner les différentes couches de peau : pression légère à la surface, moyenne pour palper d’un demi centimètre à un centimètre plus profond, et ferme pour palper près de la poitrine et des côtes.

Faites la même chose de l’autre côté. Il y aura probablement une crête durcie sur la courbure inférieure de chaque sein, mais toute autre bosse, enflure ou autre changement doit être immédiatement signalé au médecin.

ÉTAPE 5 : Visuelle. Tenez-vous devant un miroir et pressez fermement vos hanches avec les paumes fermées (afin de serrer les muscles de la poitrine pour une visibilité maximale des anomalies éventuelles). Essayez de détecter tout changement éventuel de la peau et des seins, notamment dans la forme, les contours, la couleur ou la texture (par exemple des écailles, une plaie, une rougeur, une fossette, ou un plissement de la peau) Levez légèrement chaque bras pour sentir facilement une éventuelle grosseur dans la région située sous les aisselles et où sont situés les noeuds lymphatiques.

Examen clinique du sein

Le médecin, l’infirmière ou l’assistant au médecin pourra vous donner des instructions plus détaillées sur la manière de pratiquer un auto-examen si vous ne vous sentez pas encore sûre de vous.

L’examen clinique du sein est largement identique à l’auto-examen. La personne soignante examinera le sein à la recherche de formes inhabituelles ou de changements de taille, couleur, texture, etc. Le professionnel de santé palpera également vos seins avec le même mouvement circulaire à trois doigts que celui recommandé pour l’auto-examen.

Dans la majorité des cas, l’examen clinique du sein est la meilleure option d’examen. Cependant, pour les femmes de plus de 40 ans, une mammographie est généralement recommandée en plus de l’examen clinique.

DÉPISTAGES

Mammographies

Une mammographie, ou radiographie du sein, peut être utilisée pour le dépistage du cancer du sein chez les femmes qui présentent ou non des symptômes de la maladie ; cet examen pourra révéler les éventuelles irrégularités du sein qui sont trop petites pour être senties au cours d’un examen manuel.

Certaines femmes sont inquiètes des radiations utilisées pour la mammographie. Mais les équipements modernes utilisent très peu de radiations pour les examens. En réalité, une mammographie dégage à peu près le même niveau de radiations qu’un scanner d’aéroport avant un vol international.

Des mammographies régulières sont souvent prescrites tous les deux ans comme mesure supplémentaire de dépistage chez les femmes appartenant à la tranche d’âge 50-74 ans. Réaliser une mammographie tous les deux ans (ou selon la fréquence recommandée par votre médecin) peut permettre d’observer des changements progressifs. Les femmes qui courent un risque supérieur à la normale de développer un cancer du sein peuvent se voir conseiller de subir une mammographie avant 40 ans, puis une fois par an.

Une mammographie peut être particulièrement utile pour une femme qui allaite ou porte des implants mammaires, même s’il sera alors plus difficile d’obtenir une image claire à travers les tissus plus denses. En particulier en cas d’implants mammaires, il est important que les professionnels faisant passer l’examen soient expérimentés dans ce domaine. Les femmes qui ont des implants mammaires doivent généralement continuer de subir des mammographies réguliers. Cependant, les femmes qui ont subi un implant dans le cadre d’une chirurgie réparatrice suivant une opération du cancer du sein doivent demander à leur médecin si une mammographie du sein reconstruit est nécessaire.

Pendant la mammographie, le sein est serré entre deux plaques photographiques. Cette procédure pourra causer un certain degré d’inconfort, mais elle est nécessaire pour pouvoir produire la meilleure image possible, afin que le radiologue puisse la visualiser correctement. Une session de mammographie dure moins d’une demi-heure.

Le radiologue qui observera votre mammographie cherchera différents types de changements dans les tissus mammaires :

  • Calcifications. Ces dépôts minéraux peuvent être de petite taille (microcalcifications) ou de grande taille (macrocalcifications). Ce dernier type survient chez environ la moitié des femmes de plus de 50 ans et un dixième de celles âgées de moins de 50 ans. Ils sont presque toujours non cancéreux. Les microcalcifications, de minuscules grains de calcium déposés dans le tissu mammaire, pourront alerter davantage les médecins en fonction de leur forme et de leur disposition. Dans certains cas, un cancer pourra être suspecté et on prescrira alors une biopsie.
  • Masses. Il peut s’agir de kystes non cancéreux ou de tumeurs solides (fibroadénomes). Il peut également s’agir de tumeurs cancéreuses accompagnées ou non de calcifications. La présence de kystes, des cavités contenant de la matière liquide, pourra être confirmée par un ultrason ou en les aspirant (retrait du liquide) avec une fine aiguille creuse. Les masses qui ne sont pas des kystes seront généralement observées par biopsie. La taille, la forme et la tranche d’une masse pourront aider le radiologue à déterminer les risques de cancer.

Les mammographies ne suffisent pas à apporter la preuve définitive de la présence d’un cancer. Une biopsie sera nécessaire pour réaliser ce diagnostic. La biopsie est un examen au cours duquel une petite quantité de tissu est prélevée puis observée au microscope.

La fréquence des mammographies à préconiser fait l’objet de nombreux débats. En effet, à la fin de l’année 2009, le groupe de travail sur les services préventifs des États-Unis a émis l’opinion selon laquelle seules les femmes de plus de 50 ans avaient besoin de subir des mammographies, et ce seulement tous les deux ans. Cette annonce a créé une certaine polémique. Cependant, les directives les plus récentes indiquent que toutes les femmes de plus de 40 ans doivent subir une mammographie une fois par an.

Le débat qui en a résulté a eu pour effet de remettre la décision finale entre les mains du patient et de son médecin. Toutes les femmes présentant des facteurs de risque significatifs devraient adopter une attitude prudente et subir des mammographies plus fréquentes et commencer plus jeunes.

L’American Cancer Society (Société de lutte contre le cancer aux États-Unis) fournit des suggestions utiles visant à s’assurer que la mammographie est réalisée dans les meilleures conditions :

  • Un établissement radiographique ne doit pas pratiquer de mammographies sans un agrément spécial de l’autorité américaine de l’alimentation et du médicament (FDA). Assurez-vous que la certification est consultable au cabinet ; demandez à la voir si elle n’est pas mise en évidence.
  • Choisissez toujours un établissement qui pratique de nombreuses mammographies quotidiennement ou qui s’y consacre exclusivement.
  • Une fois que vous aurez trouvé un établissement qui vous convient, restez-y fidèle : cela facilitera les comparaisons avec des mammographies plus anciennes.
  • Si vous vous rendez dans un étabissement pour la première fois, apportez une liste des mammographies, biopsies ou autres traitements du sein réalisés auparavant et des établissements où ils ont été pratiqués ; il sera utile de préciser les dates, lieux et noms des médecins.
  • Si possible, procurez-vous les mammographies précédentes pour les apporter avec vous, ou faites-les expédier au nouvel établissement.
  • Évitez de prévoir une mammographie pendant la semaine précédant immédiatement vos menstruations. Choisissez une période du mois pendant laquelle les seins ne sont ni tendres ni gonflés. Cela rendra la mammographie moins inconfortable et l’image sera de meilleure qualité.
  • Ne mettez pas d’anti-transpirants ou de déodorant le jour de l’examen ; ces produits peuvent interférer avec la radiographie.
  • Avertissez le manipulateur de tout symptôme ou problème mammaire présent au jour de l’examen.
  • Recontactez votre médecin ou l’établissement s’ils ne se sont pas manifestés au bout de 10 jours. N’anticipez ni de bonnes ni de mauvaises nouvelles.

N’oubliez pas que moins d’un dixième, soit un pour cent des mammographies standard, conduisent à un diagnostic de cancer. Environ 10 pour cent des femmes ayant subi une mammographie devront subir des examens supplémentaires. Parmi elles, moins de 10 pour cent devront subir une biopsie, et environ 80 pour cent des biposies ne dépisteront pas le cancer.

Mammographies numériques

La mammographie numérique de haute qualité est similaire à la mammographie standard en ce que des rayons X sont utilisés pour produire une image des seins. Les différences résident dans la manière dont les images sont enregistrées, observées par le médecin et conservées. Jusqu’à aujourd’hui, de nombreux centres de mammographie ne disposent pas des équipements de mammographie numérique les plus coûteux. Cela ne doit pas décourager les femmes de subir leurs mammographies comme prévu dans un centre traditionnel.

La mammographie numérique, selon certaines études, peut être plus efficace pour le dépistage du cancer chez les femmes de moins de 50 ans et chez celles qui ont un tissu mammaire dense. Si vous appartenez à l’une de ces catégories et si vous pensez qu’une mammographie traditionnelle ne sera peut-être pas exacte, vous pouvez envisager de choisir une mammographie numérique. Il est essentiel dans ce cas que les patients choisissent un centre de mammographie titulaire d’un agrément de l’autorité américaine de l’alimentation et du médicament (FDA) spécifique à la mammographie numérique.

Imagerie par résonance magnétique

Pour les femmes présentant un risque accru de développer un cancer du sein, une IRM (imagerie par résonance magnétique) pourra être utilisé en complément d’une mammographie standard. L’IRM utilise des ondes radio et des aimants pour étudier des régions que la mammographie a repérées comme inhabituelles. L’IRM peut être spécialement utile pour les femmes jeunes à haut risque en raison d’antécédents familiaux, car si leur tissu mammaire est déjà dense, la mammographie ne sera pas très efficace.

Au cours d’une IRM, un colorant (gadolinium) sera souvent injecté dans une petite veine pour que les tissus mammaires soient visibles plus clairement.

L’IRM est très sensible. En réalité, elle est tellement sensible qu’elle n’est pas recommandée comme outil de diagnostic initial. Elle pourrait donner des résultats faussement positifs, impliquant plus d’examens et de craintes infondées pour des femmes à risque modéré. Mais pour certaines femmes à haut risque, l’IRM est un instrument essentiel.

Toutes les machines IRM ne sont pas adaptées à l’étude du cancer du sein. Assurez-vous que l’établissement qui le pratiquera dispose d’une machine IRM spécialement équipée.

Échographie des seins

L’échographie utilise des ondes sonores pour produire des images. Un petit instrument en métal tenu à la main, appelé sonde, est enrobé de gel pour ultrason et déplacé autour du sein. La sonde émet des ondes sonores qui rebondissent vers elle. Cete examen indolore produit des images sur ordinateur qui peuvent être étudiées sur l’écran ou sur des tirages.

L’échographie est essentiellement utilisée pour étudier un élément découvert au cours d’une mammographie. Elle n’est pas utilisée pour le dépistage initial. Certains médecins s’aident de l’échographie pour déchiffrer des mammographies de femmes ayant un tissu mammaire dense.

L’échographie peut aussi être un outil de valeur pour l’examen de kystes ou de lymphomes mammaires. L’échographie est le seul examen permettant de distinguer un kyste d’une tumeur sans aspiration mammaire ; elle peut aussi être un complément utile pour une biopsie à l’aiguille. L’échographie est couramment utilisée et elle est très sûre, mais elle n’a d’utilité que si elle est pratiquée par un manipulateur expérimenté.

Galactographie

La galactographie peut aider à diagnostiquer la cause d’écoulements mammaires hors allaitement. La majorité des écoulements mammaires sont causés par une blessure, une infection ou une grosseur bénigne. Lorsque ces écoulements sont rouges ou rouges brunâtres, ils peuvent être cancéreux. Si l’écoulement est laiteux ou vert clair, ce n’est probablement pas un cancer.

Au cours d’une galectographie, un tube très fin est introduit au bout du conduit sur le bout du sein. À l’aide d’un produit de contraste, une image radiographique sera obtenue qui montrera une grosseur éventuelle à l’intérieur du conduit.

Analyses de laboratoire

Les analyses de sang et de tissus en laboratoire peuvent avoir plusieurs buts : déterminer le risque génétique, établir un diagnostic, évaluer les choix de traitement ou assurer un suivi après un traitement. Voici les principales analyses en laboratoire réalisées dans le cadre du cancer du sein :

Analyses de mutations des gènes BRCA 1 et BRCA 2

Les femmes à haut risque en raison d’antécédents familiaux ou d’un cancer de l’ovaire pourront savoir si elles ont développé une mutation de BRCA. Les gènes BRCA sont des suppresseurs de tumeurs, et si une mutation se produit sur l’un d’eux, le risque du cancer du sein augmente de 80 pour cent. Néanmoins, moins de 10 pour cent des cancers du sein affectent des femmes ayant développé des mutations du BRCA.

Biopsie

Il s’agit d’un examen au cours duquel une petite quantité de tissu est prélevée et étudiée au microscope. Les biopsies sont quasiment indolores et un bon laboratore vous fournira des résultats rapides. Des changements dans les cellules, par exemple la taille des noyaux ou le rythme de la division cellulaire, peuvent indiquer un cancer. Le pathologiste notera soigneusement toute anomalie car ces données pourront aider à choisir un traitement pour lutter contre le cancer.

Les trois catégories de biopsies forment ensemble la référence absolue en matière d’analyses des tissus :

  • La biopsie par aspiration à l’aiguille fine est pratiquée lorsque la grosseur est solide. Le médecin introduit une aiguille fine et extrait un petit morceau de tissu qui sera étudié par le pathologiste. Dans certains cas, le médecin décidera d’aspirer une grosseur kystique suspecte pour confirmer qu’il est non cancéreux.
  • La biopsie par forage utilise une aiguille plus grosse et un tube pour extraire un échantillon de tissu pouvant mesurer jusqu’à la taille d’un stylo. L’aiguille peut être guidée manuellement, par mammographie ou par échographie. Une version informatisée qui gagne actuellement en popularité pour sa précision est appelée la biopsie stéréotaxique.
  • La biopsie chirurgicale (ou ouverte ) consiste dans l’extraction d’une partie (biopsie incisionnelle) ou de la totalité (biopsie d’excision ou lumpectomie) d’une grosseur pour examen au microscope. Si la grosseur est petite ou difficile à localiser par le toucher, le chirurgien pourra utiliser un processus appelé localisation par courant stéréotaxique pour décider d’un trajet vers l’objet avant l’intervention.

Cytologie

Si la biopsie établit ou confirme un diagnostic de cancer du sein, le médecin pourra prescrire un ou plusieurs examens supplémentaires des cellules cancéreuses. Ces examens donneront un pronostic général pour le patient et aideront le médecin à développer un programme de traitement. Deux examens – sur le gène HER-2/neu et les récepteurs d’oestrogène/progestérone seront particulièrement utiles.

Le HER-2/neu (récepteur pour les facteurs de croissance épidermiques humains 2) oncogène est lié au récepteur d’un facteur de croissance qui provoque la prolifération des cellules. Dans plus de 30 pour cent des cancers du sein invasifs, le gène HER-2/neu est amplifié et sa protéine est surexprimée. Ces tumeurs sont donc très sensibles au traitement par Herceptin (trastuzumab), un agent chimiothérapeutique qui s’attache à la protéine surproduite et qui limite la croissance de la tumeur.

Le statut des récepteurs d’oestrogène et de progestérone constitue un autre instrument puissant de diagnostic car des niveaux élevés de ces hormones peuvent favoriser la croissance des tumeurs cancéreuses dans le sein. Si vous êtes positive aux récepteurs d’oestrogène ou de progestérone, vous êtes une bonne candidate au traitement anti-hormonal ; les femmes atteintes de cancers positifs aux récepteurs hormonaux ont en général un meilleur pronostic que les autres.

Pronostic et examens de contrôle

Plusieurs analyses de sang et de tissus peuvent être utilisées pour fournir un pronostic ou aider à évaluer le statut d’un patient. Les analyses Oncotype DX et MammaPrint, par exemple, mesurent à elles deux plus de 90 gènes tumoraux et peuvent être utilisées chez certaines catégories de patients pour déterminer les risques de récurrence, les risques de métastase et l’utilité possible de certaines chimiothérapies ou hormonothérapies. L’ADN ploïdie et l’Antigène Ki-67 permettent de mesurer le rythme de la croissance des cellules tumorales. Plus la croissance est rapide, plus le pronostic sera mauvais. Enfin, le CA15-3 et le CA27.29 sont des analyses de sang qui mesurent les niveaux d’antigènes du cancer produites. Ces examens de contrôle peuvent indiquer si le cancer est réapparu.

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