Le sang est constitué de plusieurs types de cellules. Ces cellules se trouvent dans un liquide appelé plasma. Les différents types de cellules sont :
- les globules rouges
- les globules blancs
- les plaquettes ou thrombocytes
Lorsque la peau est blessée ou ouverte, les plaquettes s’agrègent et forment des caillots pour arrêter les saignements. En cas d’insuffisance de plaquettes, l’organisme ne peut plus constituer de caillots.
Une diminution du nombre de plaquettes peut également être appelée thrombocytopénie. L’état de cette pathologie peut aller de bénin à sévère selon ses causes sous-jacentes. Pour certaines personnes, les symptômes peuvent inclure des saignements graves et potentiellement mortels s’ils ne sont pas traités. D’autres personnes ne présenteront aucun symptôme.
En général, une diminution du nombre de plaquettes est le résultat d’une pathologie telle qu’une leucémie ou de la prise de certains médicaments. Les traitements ciblent généralement les troubles à l’origine de la thrombocytopénie.
Causes
Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles le sang ne contient pas suffisamment de plaquettes. L’une d’entre elles peut être que la moelle osseuse ne fabrique pas assez de plaquettes.
Une autre raison est que l’organisme détruit ses plaquettes à un rythme trop élevé. Selon la Mayo Clinic, chaque plaquette a une durée de vie de 10 jours dans un corps sain (Mayo Clinic, 2012). Cependant, certains troubles peuvent raccourcir ce cycle de vie :
Troubles liés à la moelle osseuse
La moelle osseuse est le tissu spongieux situé à l’intérieur de l’os, où tous les composants du sang, y compris les plaquettes, sont produits. Si la moelle osseuse ne produit pas suffisamment de plaquettes, il en résultera un faible nombre de plaquettes. Les causes d’une faible production de plaquettes incluent :
- l’anémie aplasique
- une carence en vitamine B12 ;
- une carence en acide folique (fer)
- des infections virales, y compris le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus d’Epstein-Barr et la varicelle
- une chimiothérapie, une radiothérapie ou une exposition à des produits chimiques toxiques
- une consommation excessive d’alcool
- une cirrhose
- une leucémie
- une myélodysplasie
Destruction des plaquettes
La diminution du nombre de plaquettes peut également résulter de la destruction d’un trop grand nombre de plaquettes par l’organisme. Il peut s’agir d’un symptôme (ou d’un effet indésirable) de :
- certains médicaments, incluant les diurétiques et les anti-épileptiques
- l’hypersplénisme, aussi connu comme une hypertrophie de la rate
- certains troubles du système immunitaire
- une grossesse
- une infection bactérienne dans le sang
- un purpura thrombopénique idiopathique (PTI)
- un purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT)
- un syndrome hémolytique et urémique
- une coagulation intravasculaire disséminée (CIUDV)
Symptômes
La manifestation ou non de symptômes dépend de l’importance de la diminution du nombre de plaquettes.
Les cas bénins, tels que ceux rencontrés lors d’une grossesse, ne causent en général aucun symptôme. Les cas plus graves peuvent causer des saignements incontrôlables qui nécessitent une attention médicale immédiate.
En cas de diminution du nombre de plaquettes, les symptômes suivants peuvent se manifester :
- des ecchymoses rouges, violettes ou brunes (purpura)
- une éruption cutanée avec des petits points rouges ou violacés (pétéchies)
- des saignements de nez
- des saignements des gencives
- des saignements prolongés issus de plaies et qui ne s’arrêtent pas d’eux-mêmes
- des règles abondantes
- du sang dans les selles ou des saignements provenant du rectum
- du sang dans l’urine
Dans les cas plus graves, des hémorragies internes peuvent se produire. Les symptômes liés à une hémorragie interne incluent :
- du sang dans les urines
- du sang dans les selles
- des saignements provenant du rectum
Il est impératif de consulter un médecin si l’un des signes d’une hémorragie interne se manifeste.
Dans de rares cas, la diminution du nombre de plaquettes peut conduire à une hémorragie cérébrale. En cas de diminution du nombre de plaquettes et de maux de tête ou de tout autre trouble neurologique, il est impératif d’en informer son médecin immédiatement.
Tests
Tests
Si le médecin suspecte une diminution du nombre de plaquettes, il procédera tout d’abord à un examen physique. Au cours de cet examen, il recherchera toute trace d’ecchymoses inhabituelles ou de pétéchies (éruptions cutanées qui accompagnent souvent une faible numération plaquettaire).
Le médecin peut également palper l’abdomen pour rechercher la présence éventuelle d’une hypertrophie de la rate qui peut être à l’origine d’une diminution du nombre de plaquettes. Il pourra également questionner le patient sur ses antécédents familiaux en matière de troubles de la coagulation dans la mesure où ce type de maladie peut être héréditaire.
Analyses de sang
Afin de pouvoir diagnostiquer ce trouble, le médecin a besoin de réaliser une formule sanguine complète (FSC). Cet examen sanguin sert à déterminer le nombre de cellules sanguines présentes dans le sang. Il indiquera si le nombre de plaquettes est anormalement bas.
Le médecin peut aussi demander qu’un dépistage d’anticorps antiplaquettaires soit effectué. Il s’agit de protéines produites par l’organisme qui détruisent les plaquettes. La production d’anticorps antiplaquettaires peut résulter d’un effet indésirable de certains médicaments tels que la quinine ou de toute autre raison inconnue.
Le médecin peut également prescrire des tests de coagulation du sang, y compris un temps de thromboplastine partielle (TTP) et un temps de prothrombine (TP). Ces tests nécessitent juste un échantillon de sang du patient. Des composés chimiques seront ajoutés à l’échantillon pour déterminer combien de temps est nécessaire au sang pour coaguler.
Échographie
Si le médecin suspecte une hypertrophie de la rate, il prescrira une échographie. Cet examen utilise des ondes sonores pour réaliser un cliché de la rate qui indiquera au médecin si elle est de taille normale.
Ponction de moelle osseuse et biopsie
Si le médecin suspecte que la cause de la diminution du nombre de plaquettes provient de la moelle osseuse, il peut demander qu’une ponction de la moelle osseuse soit réalisée. Lors d’une ponction, le médecin utilise une aiguille pour prélever une petite quantité de moelle osseuse depuis l’un des os.
Une biopsie de la moelle osseuse peut également être réalisée. Cet examen utilise une aiguille pour prélever un échantillon au cœur de la moelle osseuse, généralement depuis l’os de la hanche. Il peut être effectué simultanément à la ponction de la moelle osseuse.
Traitement
Le traitement de la diminution du nombre de plaquettes dépend de la cause et de la gravité du trouble. Si ce dernier est bénin, le médecin pourra préférer éviter tout traitement et simplement surveiller le patient.
Il pourra lui préconiser un certain nombre de mesures ayant pour but d’empêcher que le trouble ne s’aggrave. Il pourra notamment s’agir :
- d’éviter les sports de contact.
- d’éviter les activités susceptibles d’entraîner des saignements ou des ecchymoses.
- de limiter la consommation d’alcool
- d’arrêter de prendre des médicaments affectant les plaquettes tels que l’aspirine et l’ibuprofène (ou en changer).
Si la diminution de plaquettes est plus sévère, un traitement médical peut être nécessaire. Il peut s’agir :
- de transfusions sanguines ou de plaquettes
- d’un changement des médicaments à l’origine de la diminution du nombre de plaquettes
- d’un traitement stéroïdien
- d’un traitement aux immunoglobulines
- d’un traitement aux corticostéroïdes pour bloquer les anticorps antiplaquettaires
- de médicaments immunosuppresseurs
- d’une splénectomie – l’ablation chirurgicale de la rate